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23 mai 2014 5 23 /05 /mai /2014 15:56

2/ Du harcèlement tu subiras

Muni de mon billet,  j’entre dans l’avion et il me vient une idée saugrenue : je vais compter toutes les interruptions sonores entre l’entrée et la sortie de l’avion. Consignes de sécurité, publicités diverses. Vous allez comprendre ce que harcèlement veut dire.

Le résultat est visible dans la frise chronologique ci-dessous. Document inédit à ma connaissance ! Vous verrez d’autant mieux que vous avez un écran large. Je vous invite à cliquer sur la miniature ci-dessous afin de mieux voir les nuances.

Ryanair

Plus longue période sans qu’il ait d’interruptions : 11 minutes ! (et encore, je ne compte pas les « bips » divers).

 

3/ Une réglementation kafkaïenne tu subiras

La compagnie a encore plus d’un tour dans son sac pour obtenir vos deniers. Technique de ninja en deux temps :

1/ Mettez en place une réglementation plus stricte que l’entendement et surtout, plus stricte que les autres compagnies.

2/ Taxez fortement ceux qui ne la respecteraient pas. Oubli de faire le « check-in » avant de venir ? £20 ! Non respect des 10kg pour le bagage à main ? Vous n’entrez pas dans l’avion ou alors sans votre valise. Un poster dépasse de votre valise, qui dépasse alors les limites de taille réglementaires ? Pas d’avion non plus. Et ainsi de suite.

Signalons par ailleurs que Ryanair (tout comme Easy-Jet ou même la SNCF) met particulièrement peu d’entrain à respecter diverses règles visant à faciliter l’accès de l’avion à des passagers « hors-norme ». Les personnes handicapées, les collectivités territoriales, les partisans d’un capitalisme moral (qui voudraient d’un monde où les paradis fiscaux n’existeraient pas), les autorités de la concurrence pourraient témoigner du manque de savoir-vivre de la compagnie irlandaise.

 

4/ Via tes impôts ton billet tu payeras

Dernier étage de la fusée, et non le moindre, pour proposer des allers-retours de la France au Royaume-Uni à £20, Ryanair est passé maître dans la récupération de subventions publiques, et accessoirement dans l’emploi de sociétés basées dans des paradis fiscaux. Concernant ce point, je ne vais pas paraphraser cet instructif reportage d’Enrico Porsia.

C’est ici :

http://vimeo.com/32588122

Une entreprise, dont le modèle économique est largement vanté dans les cercles libéraux, qui fonctionne en fait en grande partie grâce à des subventions publiques, avouez que ça valait bien une petite explication !

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23 mai 2014 5 23 /05 /mai /2014 15:42

Repartons à l’aventure ! Nos dernières péripéties nous avaient mené du côté de Rennes et s’étaient avérées fort distrayantes et instructives (cf. Le voyage polycentro-merdique). Dans ce post, ce n’est pas la destination qui nous intéresse mais le moyen de transport. Ou, comment les compagnies aériennes low-cost permettent de faire un aller-retour à l’étranger pour moins cher qu’un restaurant pas étoilé ? La réponse tient en quatre maître-mots : harcèlement, options, réglementation, subventions.

 

Prologue : me voilà dans un petit aéroport de la campagne anglaise, m’apprêtant à fendre l’air des cieux dans un avion de l’irlandaise compagnie Ryanair, la bien nommée jaune et bleue. Nous sommes en septembre 2011 et il fait beau. L’avion m’emmène en Bretagne. Le trajet doit durer environ une heure, une broutille.

 

1/ Des options tu (dé)cocheras

Avant de m’embarquer pour cet avion, j’ai dû sacrifier au rituel de l’achat de billet sur le site Internet de la compagnie. Le billet, au moment où je l’achète est à £20.

  • Enregistrement en ligne : £6
  • Frais d’administration : £14
  • Prélèvement UE 261 : £2
  • Prélèvement ETS : £0,25

Pour une explication liée à ces frais, veuillez vous référer à ces liens : link, link

Mon billet est alors à £42,25. Ce qui est encore très raisonnable.

Apparaît une petite pub pour réserver un hôtel, histoire de se mettre en jambes.

 

C’est alors que la machine se met en marche.

  • Embarquement prioritaire : £5. Vous êtes dans une compagnie low-cost mais tenir votre rang social est important pour vous, il est donc nécessaire de payer £5 pour parader devant les autres au moment de l’embarquement. Espèce de parvenu ! Pour rappel, les places ne sont pas réservées dans l’avion. Il est donc probable qu’un pauvre vienne se mettre à côté de vous lors du vol.

1 bagage de 15kg : £25

1 bagage de 20kg : £35

  • Couverture en cas de traitement médical : £13,42. Ca, c’est pour une éventuelle intoxication avec les sandwiches vendus à bord.
  • Assurance Voyage + : £2,43
  • Recevoir un SMS pour avoir mon numéro de réservation : £1,5. (Vous le recevez aussi gratuitement par email. Donc inutile).
  • Valise Samsonite : £69. C’est au cas où vous voyageriez avec un sac Auchan en guise de  valise et qu’il ne respecterait pas les dimensions réglementaires.
  • Location de voiture : £63 (oui parce qu’avec Ryanair, on arrive toujours en pleine cambrousse donc soit vous avez de bonnes jambes, soit il faut se démerder autrement).
  • Frais de paiement parce qu’on a pas de carte bleue prépayée Mastercard : £5.

TOTAL du billet si on prend tout (on ne prend la valise qu’une fois) : £222,6

On n’est plus à 10€ comme dans la pub’ là…

 

Certaines de ces options (valise, SMS) sont à cocher mais d’autres sont à décocher (voiture, assurance). C'est-à-dire que si vous ne faites pas attention, vous payez !

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28 septembre 2011 3 28 /09 /septembre /2011 13:52

Récit de voyage, partons à l’aventure ! Qui dit aventure dit anglais à moustache et chapeau blanc juché sur un éléphant, façon retour de brousse, grandes bottes, et une tripotée d’indigènes pour le dégager le chemin à la machette. En fait pas vraiment, vous allez voir que l’aventure est à la portée du premier imbécile venu. Aujourd’hui, je vais critiquer le modèle de ville polycentrique à partir d’un exemple pratique ; car l’aventure dont il est question n’aurait jamais pu se dérouler dans une ville organisée selon un modèle centralisé, ça c’est sûr. Elle n’aurait jamais pu se dérouler non plus si le principal protagoniste n’avait pas été feignant un jour d’hiver et s’il n’était pas tant étourdi.

Me voilà donc - oui parce que le protagoniste imbécile, feignant et étourdi, c’est moi bien entendu -, sortant d’un bon vieil hypermarché de la banlieue rennaise. Pour ceux qui ne connaissent pas Rennes, la « banlieue » a la particularité d’être séparée de la ville centre par quelques kilomètres de campagne. Si vous voulez briller en société, vous direz que l’agglomération de Rennes est organisée selon un modèle polycentrique. On a donc une ville centre, Rennes, et plusieurs villes de taille inférieure jouant un rôle de contrepoids sur le territoire. Cela est censé conférer à cette agglo rennaise un caractère plus équilibré que si toute les villes périphériques étaient accolées à Rennes, comme c’est le cas dans la majeure partie des grandes agglomérations françaises. La ville-centre a alors tendance à concentrer toutes les activités, les emplois et services, laissant les autres un peu exsangues.

Sans titre

Le modèle polycentrique, que vous connaissez maintenant sur le bout des doigts, suppose de bien gérer les échanges entre le centre et la périphérie, notamment les flux de personnes, sous peine d’asphyxier les villes situées dans la campagne, rendant caduque la recherche d’équilibre. L’agglomération rennaise est donc pourvue d’un réseau de bus assurant les relations entre les communes de l’agglomération. Par ailleurs, le Président de cette agglomération est depuis les origines, le maire de Rennes. En termes de partage des pouvoirs au sein de l’agglomération, on a déjà vu mieux. Première estocade portée à l’équilibre recherché.

C’est là que recommence notre récit. Je me trouve dans un supermarché d’une ville de périphérie. J’habite à environ 500m de là, il fait froid, j’ai plein de bazar dans les mains et pas de sac. Un bus fait une boucle devant le supermarché et repasse juste devant chez moi. Solution : faire le feignant, prendre le bus pour une durée d’un arrêt et m’arrêter juste devant chez moi. Sauf que la boucle est la même pour les bus qui repartent vers Rennes. Ca, je ne m’en aperçois qu’une fois parti sur la voie rapide séparant la petite ville de banlieue de Rennes. Et comme j’ai dit précédemment, sur les 7km entre les deux villes, il y a de la campagne, une 2x2 voies, pas moyen de s’arrêter. C’est parti.

Une fois débarqué au premier arrêt (à Rennes), assez perdu de temps, je reprends le premier bus qui passe. Ce n’est qu’une fois installé dedans et bien lancé sur la voie rapide retournant chez moi que je m’aperçois qu’il ne va pas dans ma ville mais dans celle d’après. Bien… Stop au 1er arrêt de la ville en question, attente pour le prochain bus. Il fait 0°, j’ai toujours mes pizzas, oignons et briques de lait à la main. 20 minutes d’attente. Le bus arrive. Le chauffeur qui m’avait laissé là à l’aller me regarde bizarre. Fin de l’histoire ? Non ! Le bus retourne sur Rennes, ville centre du modèle polycentrique et non dans ma ville. Car ce modèle polycentrique est en fait pas mal centralisé ; tous les chemin mènent à Rennes et très peu vont de périphérie à périphérie. Arrivé à Rennes, j’attends, je reprends le BON bus, arrive chez moi avec pizza, oignons et tutti quanti, 1h30 de périple pour 500m de trajet. Magnifique.

La morale de cette histoire ? Honteux et confus, il jura, un peu plus tard, qu’on ne l’y reprendrait plus.

Vous avez trouvé ce thème intéressant ? Inscrivez-vous en fac de géo, une discipline qu’elle est bien.

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