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13 juillet 2012 5 13 /07 /juillet /2012 16:02

Si vous êtes déjà allés voir des concerts ailleurs que sur des grandes scènes, vous devez savoir que généralement, on s’emmerde un peu entre les groupes, le temps qu’ils changent les instruments. Les intermittents qui font le boulot font ce qu’ils peuvent mais enlever puis remettre un kit de batterie avec 150 cymbales, 12 tomes, une caisse claire etc. sous le regard d’un public encore abêti par la dernière salve musicale, ça ne doit pas être toujours drôle. Plus encore quand un ou deux mecs de devant, abêtis à la musique ET à la bière lancent des « ouéééé, à poil ! » pour vous encourager.

La solution ? Jouer léger. Entendez par là, avec peu de matériel, pas jouer de la musique légère. « Pneu » est de cette catégorie. Débusqués dans un petit festival à jouer entre les groupes justement, histoire que le public ne se disperse pas trop. Fort de sa légèreté : deux personnes, une guitare électrique dont l’ampli, posé sur une petite planche à roulettes, est branché un peu plus loin, un batteur officiant avec le minimum (grosse caisse, charleston, caisse claire, un tome et une cymbale pétée) et un chant en son direct (sans micro quoi), Pneu joue à peu près n’importe où et n’importe quand. Mais pas n’importe quoi.

Première prestation de la journée : juste devant les chiottes des hommes ! Ambiance garantie avec les gens qui écoutent à côté, les gens qui font pipi, ceux qui passent la tête par la porte pour voir ce qui se passe. Acoustique merdique comme vous vous en doutez mais là n’est pas l’important. Une observation s’impose : les abords de toilettes restent, à une époque ou on voit tout plein de violence, de femmes à poil partout et la guerre à la TV, un endroit qui suscite la gêne ou fait rire les gens, juste parce que ce sont les toilettes. Et ça vaut aussi pour des gens qui vont voir un festival de musique avec des rebelles à cheveux longs, guitares, bières et bracelets cloutés. Comme quoi…

Deuxième prestation dans le hall d’entrée de la salle. Troisième en plein milieu du public, à peine la prestation du groupe qui passe sur la scène achevée. Les gens ne comprennent pas trop ce qui se passe. Moment de flottement. Et puis ils viennent au près pour écouter. Pneu arrête juste avant que ceux de la scène ne recommencent, tout le monde est resté dans la salle, mauvais plan pour la buvette.

Une description de leur style musical ? J’ai trouvé çà et là les termes de math rock, hard-core, influences jazz, noise. Le mieux est encore de passer un extrait.

 

 



De leur côté, accrocher le public en jouant quatre fois 15 minutes dans la soirée n’est pas une mince affaire.  La proximité fait des miracles. Assister à un concert de ce groupe dans cette configuration, c’est vivre le set du musicien avec lui, l’entendre haleter sur les gros breaks de batterie, le voir serrer les dents quand le morceau dure un peu, l’entendre gueuler au public de se rapprocher plus, voir (et sentir) la transpiration au terme de compos jouées à fond la caisse.

Pneu, ça prouve que la musique peut être portative sans être en mp3. C’est le message que je me propose de transmettre aux générations futures, tel un Yann Arthus-Bertrand de la musique bruyante, oh oui.

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22 mai 2012 2 22 /05 /mai /2012 10:32

L’écriture de ce blog est conçue de telle manière qu’en lisant ses articles si documentés et si drôles à la fois, où le fond et la forme convergent vers une sorte de symbiose paroxysmique pas surfaite pour un sou, vous pouvez briller en société, livrant une analyse éloquente d’un ouvrage ici, détaillant là le rôle d’un compositeur dans un courant musical inconnu ou vulgarisant l’œuvre d’un sculpteur underground, faisant de vous une sorte de bête culturelle, aussi intarissable que cette phrase est chiante à lire. En fait je raconte un peu n’importe quoi, n’importe comment.

La preuve : nous sommes en 1994 dans un lieu classieux, à Chantilly, près du château, sur l’hippodrome plus précisément, pour un non moins classe concert, celui de la tournée de l’album « The Division Bell » de Pink Floyd. J’ai alors 10 ans, même pas « et demi » comme on aime à le préciser à cet âge. Mon frère en a 15, mon père … beaucoup plus. Voici un compte-rendu de ce concert, tel que je l’ai vécu du haut de mes 10 ans et tel que je m’en souviens 17 ans après. Amis de la rigueur et de l’exactitude dans le récit, vous repasserez plus tard.

Tout commence par une bonne marche à pied. Anéfé, nous ne sommes pas les seuls à avoir eu l’idée de se rendre à ce concert. Plusieurs dizaines de milliers d’autres personnes l’ont eue aussi. Donc on marche, beaucoup pour mes petites cannes. Allier musique et rando, chouette. Nous arrivons à l’entrée où toute la foule converge et où un bonhomme tenant un gros panier devant lui, oublie de me distribuer ce qu’il distribue à tout le monde. Déception, je retourne en arrière et lui tend la main avec un sourire. Il me donne des « trucs ».

-Papa, c’est quoi ?

-Des préservatifs.

Merde.

Je ne sais plus où je les ai mis ensuite mais j’ai été de nouveau déçu un peu plus tard quand j’ai vu qu’on pouvait en faire des ballons et que je n’avais plus les miens. J’ai oublié de préciser que l’on a passé l’entrée sans encombres avec un tabouret en bois pesant bien 1kg, sur lequel j’allais pouvoir grimper pour y voir un peu mieux pendant le concert. Pas sûr que ça passerait aussi bien aujourd’hui. S’ensuivent 5h (!) d’attente aux côtés d’anglais qui fument des pétards pour faire passer le temps. Il ne pleut pas, c’est déjà ça. Je ne me souviens plus exactement, mais après avoir roulé en voiture, marché et attendu 5h, je devais être bien crevé ou bien excité avant que le concert ne débute. Je me souviens aussi de la foule entière qui acclamait le moindre mec se pointant sur scène pour brancher un truc ou je sais pas quoi avant que le concert ne prenne son envol. Sa minute warholienne.

Ah, et le concert? Je ne m’en souviens plus trop en fait. Non que ce ne fût pas bien, mais la mémoire d’un gamin est ainsi faite. Je me souviens avoir vu le plus beau feu d’artifice de ma vie, des lasers partout, le clip de High Hopes (avec les p’tits gars qui marchent dans les champs avec des draps de lit king-size dans le vent) passant sur les écrans géants et de plein de lumières en bas de la scène pendant le morceau « Money » que j’adorais. En gros j’en ai pris plein les yeux et les oreilles et me souviens être sorti de tout ça émerveillé.

 

La tournée de Division Bell aura été la dernière de Pink Floyd, qui ne reformera qu’au Live8 et, le temps de quelques chanson à Londres, pour la tournée de The Wall de Waters en 2011. Wright et Barrett étant décédés, Gilmour et Waters n’étant toujours pas en excellents termes, la seule occasion que vous aurez de voir « du » Pink Floyd, ce sera en ordre dispersé ou sur de vieux enregistrements malheureusement.

 

Voici deux vidéos de cette tournée :


 

 

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12 novembre 2011 6 12 /11 /novembre /2011 15:35

Alors c’est l’histoire d’une cassette, normale, audio quoi. Une comme ça en gros :

cassette03

Donc non, on ne parlera pas de l’Avare de Molière où il est aussi question de cassette (Acte V, scène III pour ceux que ça intéresse). On ne causera pas VHS non plus, désolé, c’était pourtant un bon sujet de blog en 1987. Non, on parlera d’une cassette audio, trouvée un beau jour au fond d’un tiroir de ma chambre, dans un tas d’autres cassettes avec rien écrit dessus. Donc passage en revue de toutes ces K7 mystérieuses dans l’antique lecteur qui va bien, avec généralement des bouts d’émission ou de musique effacés 15 fois dessus… J’en pris alors une avec sur la face B un groupe inconnu, style quasi-inconnu aussi. Mais avec un goût de reviens-y.

Sans savoir ce que c’était, je me mis à écouter cette cassette assez souvent le week-end chez ma mère quand, revenant de ma chambre d’étudiant, je me réfugiai dans la musique de cette maison familiale où je ne me sentais plus tout à fait chez moi. Vous savez, c’est ce moment où on emmène son lecteur CD dans sa piaule de jeune presque indépendant, laissant la chambre d’enfant pleine de souvenir mais uniquement pourvue d’un lecteur K7 cahoteux pour occuper ses week-ends de novembre. Je finis par connaître par cœur l’album, sans en connaître les auteurs, drôle d’impression. Tout en écoutant la mélopée, je me souvins de mon frère me disant : « Untel à l’internat, il écoutait des trucs de bourrins genre Sepultura ou Metallica ». Le brave gars ! C’est sans doute lui qui, dans la confusion d’une chambre d’internat occupée par deux adolescents bordéliques, avait laissé traîner sa cassette, alors embarquée par le frangin (et par mégarde aussi certainement). Je dois me rendre à l’évidence, les années ont passé, impossible de retrouver le mec. Fichtre.

Je fis alors ma part de ma découverte et d’une description sommaire du contenu de ma trouvaille à un collègue mélomane. Il me tint à peu près ce langage : « T’as qu’à écouter les paroles et les taper dans Google pour trouver ce que c’est ».

Oui mais moi j’avais pris allemand en 6ème et autant il y a moyen de faire ça avec Vincent Delerm, qu’avec un groupe de plus ou moins hard-rock anglophone, c’était moins facile.

Je finis par lui amener directement ma fameuse K7. Je reçus un texto le soir même que je retransmets ici intégralement : « Suicidal Tendencies mon pote. Album : How will I laugh tomorrow. Le seul que j’aime et que j’ai pas mal écouté. Enfin j’ai écouté que la première chanson de la K7. Ah ah petit scarabée ! ST ST ST ST ST !!! ».

Joie.

Ah, j’avais déjà entendu causer plein de fois de ce groupe, sans jamais m’y pencher plus avant. Au passage, bravo à ce collègue à l’ouïe fine pour avoir trouvé. Sans lui j’en serais encore à télécharger plein de groupes de metal ou de hard-rock des années 80 pour trouver ce qui pouvait bien se trouver sur cette cassette mystérieuse, m’exposant ainsi à la censure Hadopi, qui comme chacun sait, vous expose à … ah euh non, à rien en fait. Enfin télécharger saymal comme on dit.

Allez, une petite vidéo de « Pledge Your Allegiance » et vous saurez ce qui m’a tenu en haleine si longtemps.

 


 
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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 13:27

Dansons, chantons, sautons, mais dans le contretemps,

Un p’tit post sur le ska, qui sent l’Extrême-Orient.

Si votre cultur’ ska s’arrête à la Ruda,

Se limite à Madness, lisez, ça vous instruira et vous rendra votre jeunesse.

 

Bon j’arrête les rimes et les alexandrins foireux, ça m’fait plus marrer. Alors oui, vous pourriez arguer, scandale ! que ces fameux groupes de ska japonais fissent l’objet d’une chronique groupée, un peu comme si j’avais dit littérature-française-tout-ensemble... Ce à quoi je rétorquerai que trouver de l’info intelligible sur des groupes japonais relève de la gageure, surtout quand on a pris allemand LV1 comme moi.
Pour les non connoisseurs, qu’est-ce que le ska ? Le ska est une musique marquée par le contretemps de la guitare, des claviers ou encore du charleston de la batterie ; vous savez, ce sont les deux petites cymbales qui se font face et qui se collent l’une à l’autre quand on appuie sur la pédale en faisant « pchiii ». Le contretemps donne cette impression de sautillement, qui caractérise bien la musique et l’attitude de ceux qui l’écoutent. Si vous voyez ce qu’est le reggae, accélérez pas mal le rythme en filant un excitant au placide compositeur et vous aurez du ska. Je résume hein !

Le ska a été associé à pas mal d’autres styles musicaux dont le reggae justement (les immortels Skatalites, le mortel Bob Marley), le punk (les rigolos Voodoo Glow Skulls et les inattendus Cut my skin), le hard-core (les excités Leftover Crack et Body-bag), la pop (les esthétiques No Doubt), le rock (les ibères Ska-P) ou tout à la fois (les touche-à-tout Sublime). Les limites entre les styles musicaux étant très floues, on pourra toujours contester l’affectation des groupes mais pas l’inclination mélangiste (ah zut, ce mot a une autre connotation moins musicale, tant pis) du ska.

Le ska japonais correspond dans son ensemble à ce qu’on appelle la troisième vague du ska. Watzdat la 3ème vague ? Le ska a connu trois vagues durant son histoire. Une première dans les années 1950-1960, principalement en Jamaïque, puis une seconde intitulée « 2-Tone » en Angleterre dans les années 1980, qui a elle-même favorisé l’émergence d’une troisième dans les années 1990 aux Etats-Unis. A l’instar de la nouvelle vague en ciné, de la « new-wave » pop ou de la NWOBHM (New Wave Of British Heavy Metal), cette 3ème vague est une évolution d’un style préexistant, remis au goût du jour et à la sauce que l’on préfère. Dans le ska japonais, cela consiste à reprendre les codes musicaux et vestimentaires du ska, cuivres et damiers notamment, et à y ajouter un soupçon de guitares saturées, de chant pas toujours clair ou de refrains popisants. Ci-dessous les Specials, fers de lance du label 2-Tone.

the-specials-the-specials

Ces groupes se rapprochent généralement pas mal du rock ou du punk, rythmes endiablés à l'appui et pas mal de cuivres (trop parfois ?). Et puisqu’ils chantent régulièrement en japonais, on y comprend, globalement, rien (ça marche aussi avec le chant en basque dont on reparlera peut-être un jour). Amis du chant yaourt, c’est cadeau. Autre fait notable : quelques-uns se sont fourvoyés dans des mauvaises « opening d’anim », ou génériques de dessins animés japonais, mais il serait dommage de les réduire à cela. Il existe plein de bons groupes de ska japonais. Le plus connu d’entre eux est certainement Tokyo Ska Paradise Orchestra qui est l’un des seuls groupes à avoir traversé les eaux entourant le Japon pour se rendre en Europe ou aux Etats-Unis. Dans un registre plus punk, Gelugugu a ma préférence, bien dans le genre "speed" : 

  Dans un style (un peu) plus calme, Long Shot Party fait également de bonnes choses :  
  Tous ne font pas que du ska et lorgnent du côté du rock et de la pop, tels Beat Crusaders ou Kemuri.

Kemuri+0309101441

Dans cette série en cours de nombreux groupes, l'avenir se trouvera sans doute du côté du groupe 100% féminin de Ore Ska Band. 

Il y a encore beaucoup à dire sur cette scène pléthorique, très active et dynamique, notamment sur Ska Ska Club, Mongol 800 ou Camel mais j'arrête, pour ne pas vous refiler une bougeotte incontrôlable, incompatible avec une vie sociale normale.

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